64                              HISTOIRE DE LA TAPISSERIE
6.  Baptême de saint Irénée et cles siens. (Nous donnons à la page précédente la reproduction de cette scène.)
7.   Un évêque baptise quatre personnages à Blandin, où se sont réfugiés les chrétiens fuyant la persécution.
8.   Saint Éleuthère, élu êvêque par le peuple, se rend à Rome.
9.   Saint Eleuthère confirmé par le pape évèque de Tournai.
10.   Saint Eleuthère sacré évêque.
11.  Blanda, fille du tribun, tente de séduire saint Éleuthère.
12.  Saint Eleuthère ressuscite Blanda.
13.  Baptême de Blanda.
14.  La peste dc Tournai.
. Les derniers sujets manquent.
Les couleurs de cette suite, âgée de près de cinq cents ans, sont remarquablement conservées. Nouvelle preuve de la solidité que les teinturiers du moyen âge savaient donner à leurs colorations. Ils se contentaient, il est "vrai, d'un petit nombre de tons; dix à douze teintes leur suffisaient. Qu'importe, s'ils parvenaient avec ces minces ressources à un résultat satisfaisant, si leurs œuvres surtout n'étaient pas exposées à perdre rapidement tout effet, comme il arrive trop souvent à des tissus bien moins anciens.
Il faudra attendre le milieu du xv- siècle pour rencontrer des tentures comparables à celle que nous venons de décrire ; bien que les secrets de la' haute lice se répandent de proche en proche dans divers pays de l'Europe, entre les années 1400 et 1450, les pro­ductions de cette période sont presque aussi rares que celles du siècle précédent, et c'est encore aux comptes, aux inventaires des ducs de Bourgogne qu'on doit recourir pour reconstituer, en partie du moins, l'histoire des ateliers • d'Arras parvenus à l'apogée de leur prospérité.
Un catalogue des joyaux et meubles de Philippe le Bon, na­guère publié par M. Léon de Laborde, constate l'état des tapisse­ries conservées dans les châteaux du puissant seigneur en 1420, c'est-à-dire peu de temps après la mort de Jean sans Peur. Alexandre Pinchart a fait observer avec raison que cette liste ne com­prend qu'une partie des trésors dissémines dans les nombreuses résidences du duc, attendu qu'elle ne mentionne qu'un très petit nombre des pièces déjà connues par l'inventaire de Philippe le